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Rareté des ressources : les usines de fabrication de farine et les femmes transformatrices

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La prolifération des usines de fabrication de farine de poissons a eu un impact direct sur l’activité des femmes transformatrices. Utilisant quasiment la même matière première, et étant dans l’incapacité financière de rivaliser avec les usines qui, elles, peuvent acheter au
prix fort, les femmes transformatrices assistent impuissantes au déclin de leur activité.

Habituées à acheter jadis la caisse de poisson entre 30 000 et 37 000 FCFA, les femmes doivent casquer aujourd’hui 40 000 à 45 000 Fcfa pour espérer ravir la palme aux entreprises de fabrication de farine de poisson. Une concurrence déséquilibrée et intenable. Pour Mame Ndiaré Sarr de Soumbédioune, le constat quotidien est amer. «On voit tous les jours des usines venir arracher sous nos yeux les caisses de poissons débarquées sans que nous puissions faire quoique ce soit». «Nous détenons des sommes d’argent qui sont pour nous déjà conséquentes et pourtant qui ne nous permettent pas d’accéder aux produits que nous sommes venus chercher, parce que le piroguier a le choix et préfère vendre au mandataire des usines», se désole la transformatrice quinquagénaire. Ce choix a aussi une autre explication. «Les mandataires des usines ne marchandent pas et paient cash ce qu’on leur propose comme prix, tandis que les femmes transformatrices marchandent à longueur de temps », souligne le piroguier Amath Ndoye. «Lorsqu’on arrive épuisé, on n’a vraiment pas envie de marchander. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, nous réservons nos prises aux usines», poursuit-il non sans rappeler la conjoncture qui a aussi frappé le secteur. «On ne peut plus vendre au même prix qu’il y a deux ans, les choses ont changé». Pour sauver leur semaine, Mame Ndiaré Sarr explique que «les femmes doivent cotiser ou être appuyées par leur groupement sous forme de prêt remboursable après-vente». Et là aussi, «comme il y a pas suffisamment de ressources financières, certaines d’entre nous restent en chômage technique» L’autonomisation des femmes et la régulation du marché pour l’équilibre de la filière Pour Mame Ndiaré Sarr, la solution pour la survie de leur activité de transformatrice de produits halieutiques, se trouve dans l’autonomisation des femmes. «Il faut renforcer la capacité financière des femmes déjà organisées en groupements ». « Cela permettra de faire face aux réalités du marché et de pouvoir tirer leur épingle du jeu», indique-t-elle. À défaut, «ce sont des familles entières qui sont sans revenus». Même son de cloche du côté de Kayar où un collectif de pêcheurs s’est érigé pour faire fermer l’usine Touba Protéine marine (TPM, ex Barna Sénégal). Le spectacle qu’on découvre sur le quai est désolant. Des vendeuses de poissons et transformatrices assises en groupe de dix, quinze ou même vingt attendent désespérément des débarquements. « Nous sommes plus de 300 femmes à manquer de ressources pour notre travail », souligne la transformatrice Maty Ndao. Elle rappelle que l’entreprise indexée qui exporte ses produits finis pour bétails est allée au-delà de ce qu’elle déclarait comme besoin en matières premières. « L’usine ne transforme pas que les déchets de poissons, mais aussi le poisson frais que nous sommes censées acheter et exploiter pour la consommation, contrairement à ce qu’elle prétend », précise-t-elle. Dans tous les cas, dans ce combat pour la survie économique face à la raréfaction des ressources, les femmes transformatrices voient les usines de fabrication de farine de poissons comme des accélératrices de leur déclin. Et ce, même si certaines populations louent d’autres parts, et il faut le dire, l’engagement RSE de certaines d’entre elles Touba Protéine marine qui se distinguent aussi, selon plusieurs témoignages, dans le financement des femmes du secteur notamment à… Kayar même. Cette dualité est une autre problématique qui rappelle encore une fois la complexité du secteur de la pêche artisanale

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